10/05/2025 francesoir.fr  6min #277473

John Ioannidis : une voix critique sur la gestion de la crise Covid-19 et ses implications

France-Soir

John Ioannidis : une voix critique sur la gestion de la crise COVID-19 et ses implications

Qui est John Ioannidis ?

John Ioannidis est un épidémiologiste de renommée mondiale, professeur de médecine en épidémiologie et santé publique à l'université de Stanford. Reconnu comme l'un des scientifiques les plus cités dans son domaine, il est une figure influente en épidémiologie. Dès 2015, soit cinq ans avant la pandémie de COVID-19, Ioannidis avait critiqué les mesures de confinement, alertant sur leurs dommages collatéraux potentiels pour la société, notamment pour les populations vulnérables qu'il qualifie de « classes sans ordinateurs portables ». Son expertise et son approche rigoureuse l'ont placé au cœur des débats sur la gestion de la crise sanitaire mondiale.

Ses prises de position contre les mesures liées au COVID-19

Dans une interview menée par le journaliste Bastian Barucker à Berlin, Ioannidis exprime un scepticisme marqué sur l'efficacité des interventions non pharmaceutiques (INP) mises en place pour réduire les cas de COVID-19. Il affirme : « Il n'existe pratiquement aucune preuve permettant d'affirmer que les mesures prises ont été efficaces à contribuer à réduire le nombre de cas ». Cette analyse se concentre sur le nombre de cas, sans aborder directement les décès ou les dommages collatéraux, mais Ioannidis souligne l'absence de preuves solides pour justifier ces mesures.

Il critique également l'utilisation massive des tests PCR, pointant du doigt leur impact sur la perception de la crise. Il note que l'augmentation apparente des cas était souvent due à un triplement des tests, et non à une réelle hausse des infections : « Il n'y a pas eu de triplement des cas ou des infections. C'était juste trois fois plus de tests ». Ioannidis met en garde contre les décisions prises sans données fiables, comme l'évaluation du risque par le RKI en Allemagne, qui a classé le risque comme élevé sans preuves suffisantes.

Enfin, il dénonce les dommages collatéraux des mesures, notamment sur la santé mentale, l'éducation et l'économie. « Nous avons assisté à des catastrophes majeures dans notre système éducatif, avec des enfants laissés sur le carreau, tous les problèmes majeurs liés à la santé mentale, l'augmentation massive des overdoses ». Ces conséquences, selon lui, ont été sous-estimées lors de la mise en œuvre des politiques.

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Conséquences pour la science

La pandémie a révélé une profonde polarisation dans le milieu scientifique, que Ioannidis qualifie d'« environnement très toxique ». Il décrit un climat où les débats étaient dominés par des « positions très tranchées » et une « forte polarisation et partisanerie », rendant difficile la conduite d'une science objective. Ioannidis et sa famille ont même reçu des menaces de mort pour avoir exprimé des opinions divergentes, ce qui rappelle les menaces reçues par le Professeur Raoult ainsi que le harcèlement des scientifiques et des médecins de l'IHU méditerranée. Cette toxicité a conduit de nombreux épidémiologistes compétents à se taire, laissant le champ libre à des narratifs souvent éloignés des données scientifiques : « Les meilleurs épidémiologistes ont démissionné ».

Cette polarisation a également affecté la confiance du public envers la science. En Allemagne, Ioannidis note que « les gens ont perdu confiance dans les politiciens, et ils ont également perdu confiance dans la science et dans les responsables de la santé publique ». Cette défiance risque de compromettre la crédibilité de la science à long terme, un problème qu'Ioannidis juge « très inquiétant ».

Conséquences pour les politiques publiques

Ioannidis critique la gestion de la crise pour son manque de fondement scientifique et son coût social élevé. Il compare les performances des pays comme la Suède, qui a évité les mesures strictes et enregistré 4 % de décès en moins par rapport aux années précédentes, à celles des États-Unis, marqués par une surmortalité de 12 à 13 % due à des inégalités sociales et un système de santé défaillant. Pour lui, les politiques publiques ont souvent ignoré les populations vulnérables, augmentant leur risque d'exposition sans leur offrir de soutien adéquat : « Nous n'avons rien fait de tout cela. Nous venons d'augmenter le risque pour ces personnes ».

Il met également en garde contre les décisions politiques prises sous l'emprise de la panique, qui ont conduit à des mesures disproportionnées : « Une fois que vous vous engagez dans cette voie, les dégâts que vous pouvez causer sont sans limite ». Ioannidis appelle à une réévaluation des plans pandémiques, qui, selon lui, ne prévoyaient pas de telles mesures extrêmes avant la crise.

Une enquête sur la gestion de la crise sanitaire en France : une demande légitime ?

En France, comme en Allemagne, 67 % des citoyens réclament  une enquête approfondie sur la gestion de la crise sanitaire selon un sondage MISgroup pour France-Soir/BonSens.org du 16 janvier 2025. Ioannidis soutient cette démarche, estimant qu'une « réévaluation honnête » est nécessaire pour comprendre « ce que nous avons fait de bien et ce que nous avons fait de mal ». Il insiste sur l'importance de la transparence : « La transparence de l'information, mettre à disposition des preuves pour être examinées de près, et la transparence dans la chaîne d'interprétation des différentes parties prenantes, je pense que c'est une bonne chose ». En France, ils sont 82 % à exiger la levée du secret défense sur la gestion de la crise sanitaire.

Une telle enquête en France pourrait examiner des questions similaires à celles soulevées par Ioannidis, comme l'efficacité réelle des confinements, l'impact des tests PCR sur les statistiques, et les dommages collatéraux des mesures sur la santé mentale et l'économie. Elle pourrait également s'inspirer des révélations des procès-verbaux du RKI en Allemagne, qui ont mis en lumière des divergences entre les experts et les décisions politiques. Enfin, une enquête permettrait de répondre à la perte de confiance envers les institutions, un problème également observé en France, en offrant une analyse objective et transparente.

John Ioannidis, par son analyse rigoureuse et ses critiques, met en lumière les failles de la gestion de la crise COVID-19, tant sur le plan scientifique que politique. Ses mises en garde sur les dommages collatéraux des mesures, la polarisation de la science et la perte de confiance du public résonnent avec les préoccupations de nombreux Français. Une enquête sur la gestion de la crise en France, comme le souhaitent de nombreux citoyens, pourrait s'appuyer sur ses recommandations pour restaurer la transparence et tirer des leçons pour l'avenir.

Sources : Posts X de Bastian Barucker :

Prof. Ioannidis: "Both I and every member of my family were attacked in ways I could never have imagined.[including death threats] When we needed them most, the best epidemiologists just stepped down. Most of the people who dictated the narratives had no clue about…
et
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